Mais qui c'est cette fille ?


Quel est ton métier, Habren ?

          Je suis herbaliste.

 

Mais c'est quoi ça ?

          Nous sommes plusieurs, en France, à avoir adopté ce terme, qui est une francisation du terme anglais "herbalist". Or, ce qu’on sait moins (ou pas d’ailleurs), c’est que ce mot n’est pas nouveau… On lit souvent que son utilisation est récente. Que nenni ! Il apparaît même dans le TLF (Trésor de la Langue Française) qui le présente comme un synonyme d’herboriste. D’ailleurs, dès 1442, l’herboliste (Oui, oui, avec un "o") est celui qui connaît les vertus médicinales des plantes. Et Nodier, dans son roman Fée Miettes, en 1831, parle d’un « couple d'herbalistes qui cherchaient des simples ».

Il désigne, en fait, ceux que nous appelions "herboristes", il y a quelques temps déjà, ou ceux que les Québécois appellent herboriste-thérapeute.

L'Herbaliste maîtrise la transformation traditionnelle des plantes médicinales et leurs usages cliniques : l'herbalisme désigne donc, à peu près, tous les aspects du travail avec les plantes médicinales, d’un bout à l’autre du cycle, depuis le jardin jusqu’au conseil dans une approche parallèle et complémentaire de la médecine conventionnelle.

 

Mais tu n'es pas herboriste ?

           Eh bien non. En France, le diplôme d’herboriste a été supprimé en 1941, sous le régime de Vichy. Donc, plus personne n'a le droit de porter ce titre...

 

Tu es un genre de médecin donc ?

          Ah non ! Je ne suis pas médecin, non ! J'insiste sur ce fait ! Je n'établis aucun diagnostic. Aucun !

J'ai quand même appris les propriétés des plantes avec ma grand-mère d'abord puis en autodidacte avant de faire une formation à l'université de Montpellier en pharmacognosie, phytothérapie, aromathérapie, oligothérapie et phytobalnéothérapie... Quant à l'Ayurveda, je n'ai étudié que le Dravyaguna c'est-à-dire l'usage des plantes médicinales, en Inde.

 

Mais tu fais quoi alors ?

          A travers ce site, je donne des conseils sur l'univers des plantes. J'ai une association qui me permet d'animer aussi des ateliers, à la demande de particuliers, d'écoles, de collectivités ou de maisons d'hôtes pour faire connaître le monde des plantes ou la façon de réaliser une préparation. C'est un exemple car les thèmes sont très nombreux et très variés !

 

Pourquoi seulement "à la demande" ?

          Tout simplement parce que cela me permet de m'adapter parfaitement au public que j'ai en face de moi. Tu ne fais pas la même chose avec des élèves de maternelle et avec des adultes qui ont déjà des connaissances sur les Simples !

 

Donc, tu sais faire des tas de préparations ? Tu ne serais pas un peu sorcière ?

          (Rires) Tu sais les sorcières étaient, en fait, des femmes qui avaient la connaissance des plantes médicinales et qui en savaient long sur notre corps...

Et, pour répondre à ta question, oui ! Je réalise mes propres préparations bio avec les plantes que je cultive, que je cueille ou que je me procure auprès de producteurs locaux et bio, toujours... Alors, si on la définit ainsi, oui, je suis une sorcière... 

 

Pourquoi te définis-tu alors comme "herbalchimiste" ?

          C'est un néologisme que j'ai créé et qui mélange, évidemment, le terme "herbaliste" mais aussi "alchimiste" et "chimiste" bien sûr. Je suis passionnée par la chimie, la biochimie mais aussi la physiologie, l'anatomie : tout cela m'aide évidemment beaucoup dans ma pratique.

Alors, d'accord, je ne transforme pas les métaux en or mais j'utilise le totum des plantes que, parfois, je transforme. Je me sers aussi de certains de leurs composants que je mélange avec d'autres pour créer des synergies... Le voilà le trésor !

 

Pourquoi as-tu décidé de créer ce site ?

          Je tenais à partager mes connaissances avec tout ceux que cela pouvait intéresser. Il est important d'acquérir des connaissances. C'est, selon moi, le sel de la vie.

Et puis, il ne faut pas oublier les plantes. Elles ont trop longtemps été dans l'oubli. Heureusement, on y revient... doucement mais sûrement.

Enfin, ce qui est merveilleux avec le savoir c'est qu'en le partageant il se multiplie. L'échange de connaissances est une richesse sans limite...

Interview réalisée par Sasha, élève de 3ème.