« Les gemmo-dérivés peuvent agir grâce à la présence de bio-stimulines tissulaires […]. Ils ont une action drainante au niveau des organes émonctoriels et une action stimulante à l’égard du système réticulo-endothélial »
Dr E. Campini, Manuale pratico di gemmoterapia.
Mais alors, comment tous les constituants dont nous avons parlé dans l'article précédent vont-ils agir sur le corps humain par les macérats de bourgeons ?
D'abord, les macérats gemmothérapiques vont avoir plusieurs actions.
- une action drainante des émonctoires, donc, surtout pour les macérats en 1DH puisque c’est la spécialité de l’homéopathie.
Je te rappelle que le drainage est le nettoyage de l’organisme par la stimulation des organes émonctoriels, à savoir :
- La peau
- Les poumons
- L’estomac
- Les intestins
- Le foie
- La vésicule biliaire
- Les reins
- une action stimulante du système réticulo-endothélial
Le « système réticulo-endothélial » est une locution qui a longtemps été utilisée pour décrire un groupe diversifié de cellules dans de nombreux tissus, mais en particulier la moelle osseuse, le foie, la rate, les ganglions lymphatiques et le thymus.
La principale caractéristique fonctionnelle de ces cellules est leur capacité à phagocyter les particules, les micro-organismes et les cellules usées ou mortes, par exemple, les globules âgés.
Une autre fonction importante de ce « système » est le stockage du fer et de certains produits métaboliques. Désormais, on parle plutôt de système des phagocytes mononuclées puisqu’il s’agit d’un réseau de cellules, de différents types morphologiques, disséminées dans l’organisme.
Soyons un peu plus précis… Ces cellules, d’origine médullaire (moelle osseuse), sont caractérisées par leur activité phagocytaire, leur mobilité, leur rôle dans le déclenchement et l’entretien des réactions immunitaires. Elles représentent 2 à 10% des leucocytes (globules blancs) soit 0.2 à 1 G/L chez un adulte et jusqu’à 1.2 G/L chez un nouveau-né !
Les monocytes (précurseurs des futurs macrophages) passent de la moelle osseuse au sang (présents de 1 à 4 jours) et parviennent dans les tissus conjonctifs (devenus des macrophages, ils vont y vivre de 3 mois à 3 ans). C’est là qu’ils accomplissent leur travail de nettoyage (fonction macrophagique) et de fonction immunitaire : leur activité provoque l’accumulation progressive, dans le cytoplasme, de débris de taille et de couleur variable : ce sont les histiocytes-macrophages.
Dans la moelle osseuse, ce sont les macrophages médullaires
dans les alvéoles pulmonaires, ce sont les cellules à poussières ou macrophages alvéolaires,
dans le foie, les cellules de Küpffer,
dans le cerveau, les cellules de la microglie,
dans la peau, les cellules de Langerhans,
dans l’os, les ostéoclastes
dans les reins, les cellules mésangiales intraglomérulaires
dans la rate, les macrophages sinusaux
dans les ganglions,
les macrophages sinusaux (sinus)
les cellules interdigitées (régions T)
les cellules folliculaires dentritiques (centres germinatifs)
Un petit exemple donné par le Dr Campini :
« Le petit nombre de bactéries qui survivent dans le milieu hostile du tube digestif, riche en acide et en enzymes, sont absorbés dans l’intestin en même temps que les aliments ingérés et passent par la veine porte qui irrigue le foie.
Dans le foie, ces bactéries sont détruites dans les cellules de Kupffer qui ont pour rôle de phagocyter les corps étrangers. Des cellules analogues, au niveau de la moelle osseuse (les macrophages médullaires), attrapent et détruisent à leur tour les substances toxiques. »
Ainsi, sans faire un cours d’Hémobiologie (faut pas pousser quand même !), en stimulant ce système de macrophages, les macérats gemmothérapiques :
- augmentent la résistance, en activant les capacités immunitaires ;
- détoxifient les cellules par leur action phagocytaire.
Tu comprends maintenant que les tissus embryonnaires végétaux renferment toute la puissance de la future plante. Ils contiennent plus d’acides nucléiques (information génétique), par exemple, que les autres tissus mais, également, comme nous l’avons longuement vu, des hormones de croissance, des vitamines, des oligo-éléments, des minéraux et même de la sève grâce aux cytokinines…
Cette phytothérapie cellulaire énergétique globale fait aussi de la gemmothérapie un allié de choix pour le traitement des petits, nos bourgeons d’humains, on l’aura compris…
Preuves scientifiques.
Je t'entends me dire : "C'est bien gentil tout ça, Habren, mais encore faut-il le prouver…" Je te réponds : OK !
Depuis les années 50, avec les travaux du Dr Henry, la gemmothérapie est l’objet de nombreuses études analytiques et pharmacologiques complétées par des études cliniques. Ces travaux ont toutefois été réalisés sur des macérats de tissus embryonnaires dilués au 1DH puisque seules ces formes galéniques sont reconnues par la Pharmacopée.
Ces recherches ont été réalisées selon le protocole classique d’étude qui est le même pour toutes recherches en pharmacie :
- Bourgeons, jeunes pousses, radicelles… en comparant leur présence, leur qualité et leur quantité avec celles de la plante adulte prise dans son ensemble ou de certains organes ou tissus tels que les fleurs, la tige, la feuille, la racine, etc.
- Propriétés pharmacologiques de principes actifs issus des tissus embryonnaires et des organes embryonnaires afin d‘en comparer l’activité par rapport aux principes actifs isolés à partir de la plante entière.
- Expérimentation clinique réalisée par des médecins qui ont testé les produits gemmothérapiques selon les méthodes médicales autorisées et en ont déduit les caractéristiques, indications et règles d’utilisation.
Cela reste trop général pour toi ? Qu'à cela ne tienne ! Dans le prochain article, je t'apporterai une preuve indéniable : un exemple détaillé et expliqué des expériences et de leurs résultats sur les bourgeons d'une plante que j'affectionne particulièrement...
Herbalistiquement,
